Habib Fadel est né en 1968 à Beyrouth, au Liban, un lieu qui a été le dépositaire d'une longue histoire cosmopolite, culturelle et académique qui a valu à sa capitale le nom de Paris de l'Orient.
Pour échapper à la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1975 et 1990, Habib s'est expatrié en Europe où il a entrepris ses études universitaires entre la France et la Suisse, en fréquentant l'Institut Florimont à Genève.

En 1987, il est rentré au Liban pour obtenir, en 1991, une licence en gestion d'entreprise au Collège universitaire de Beyrouth.

En grandissant, Habib a expérimenté diverses disciplines et a appris à transformer la souffrance causée par les conflits en une force créatrice : "C'est la précarité de la vie qui vous touche si profondément qui rend votre élan créatif si intense", dit l'artiste.

Attiré par tout ce qui touche à l'art, il se consacre un temps au chant lyrique, prenant des cours avec des professeurs de chant du Conservatoire de Milan entre 1993 et 1996.

En 1997, il s'installe à Los Angeles où il commence à explorer l'industrie cinématographique, en étudiant la réalisation à la New York Film Academy, tout en produisant une série télévisée pour le réseau NBC et le monde arabe, puis en réalisant plusieurs courts métrages qui ont reçu des nominations aux États-Unis.

Les années 2000 ont ouvert un nouveau chapitre dans la recherche artistique multiforme de Habib. Il commence à étudier la peinture à la prestigieuse UCLA (University of California, Los Angeles), ce qui aboutit quelques années plus tard à l'exposition de ses œuvres entre Beyrouth et Paris.

En 2003, il ouvre son propre studio à Beyrouth, où il se consacre à son travail artistique avec une vitalité farouche.

2012 'War, school and faces' Alice Mogabgab Gallery - Beirut : Peintures de visages associés à des symboles à l'expressivité puissante. Des couleurs fortes et brutes appliquées avec vigueur, des coups de pinceaux sauvages qui racontent les cauchemars et les traumatismes de la guerre et de son enfance.

2013 'Visages et regards' Galerie Jacques Leegenhoek - Paris : Peintures à l'huile sur toile et sur papier aux traits expressifs incomparables, faites de puissants élans de passion et de souvenirs obsédants.

2015 Il établit son record chez Christie's avec 'Dad', huile sur toile, 2012.

2019 'Tao' en collaboration avec la Galerie Samia Mehdi - Beyrouth : Exposition dédiée à son fils avec Tao lui-même comme seul sujet. Des portraits spontanés et fébriles avec des couleurs fortes et des lignes comme si elles coupaient les visages.

Le 4 août 2020, une bombe détruit la maison et l'atelier de Habib. Suite à cet épisode tragique, l'artiste quitte le Liban, patrie aimée mais perfide, à la recherche d'une nouvelle terre où il pourra respirer à nouveau.

C'est cependant la photographie analogique qui l'a conduit à la réalisation de ses nouvelles œuvres, en créant des négatifs de très grand format. Un art photographique très ancien, totalement artisanal et réalisé par des procédés purement manuels qui, selon Habib, lui rappellent la peinture. Il s'agit d'un processus créatif long et méticuleux, depuis le moment où il prend la photo avec son appareil surdimensionné jusqu'à celui où il développe son négatif dans sa chambre noire.

Il procède ensuite lui-même au tirage par contact de chaque image, avec l'aide de son imprimeur. Le tirage est préparé en déposant sur le papier une émulsion sensible à la lumière, composée de sels de fer et de sels de platine et de palladium. Ce procédé monochromatique rehausse l'image en noir et blanc et est censé durer mille ans.

2022 "A la recherche de mes racines" Cella Gallery - Une série d'images et de photographies du territoire ligure.

2023 "Anime fiorite" (âmes en fleurs) - 20 photographies comme une ode à la beauté et à la précarité de la nature.

Aujourd'hui, Habib Fadel a choisi Santa Margherita Ligure comme "son petit coin de paradis" où la paix de l'harmonie familiale et la beauté de la nature l'ont ramené à un art dont les protagonistes sont la terre, le ciel et la mer.

Son histoire est faite de retours et d'éloignements, de souvenirs et de passion pour la liberté qui s'expriment dans la puissance dramatique et furieuse de ses créations.

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